Bobigny, le 10 décembre 2001.

Monsieur le Secrétaire  des Verts de Seine-Saint-Denis,


Vous avez bien voulu attirer mon attention sur le dossier du CDG-Express, et je vous en remercie.

J'ai porté une attention toute particulière à votre lettre, dans laquelle vous souhaiter connaître la position du Conseil Général sur ce dossier.

Votre demande est légitime, tant cette liaison aura des incidences sur les transports en commun de notre département.

Je tiens à vous informer pleinement de la démarche que j'ai entreprise sur ce dossier. J'ai sollicité les services pour avoir un avis technique sur cette liaison, écrit une lettre au président du Groupement d'intérêt économique pour lui faire connaître mes réticences et me faire l'écho des inquiétudes des riverains.

Plusieurs points retiennent plus particulièrement mon attention :

  • Le premier porte sur la qualité du service public et des transports en commun. Les besoins en transport des habitants de la Seine-Saint-Denis semblent méconnus dans l'approche de cette liaison dédiée. Cette ligne risque à court terme de saturer la ligne E du RER au détriment des habitants de notre département. Cette ligne connaît déjà des irrégularités importantes, comme je m'en suis ému lors du conseil d'administration du STIF du 7 décembre. Je vous transmets le rapport de présentation de la situation de l'irrégularité SNCF fin septembre 2001. C'est pourquoi, je suis attaché à ce que les investissements des opérateurs publics soient portés en priorité à l'amélioration des RER B et E et profitent pleinement aux habitants de notre département.
  • Le deuxième a trait à l'accessibilité des salariés à la plate forme. Aujourd'hui, seulement 18% des salariés de CDG sont issus de notre département. Une des raisons en est la faible desserte en transport en commun, notamment la nuit, pour les salariés non motorisés.  Aussi, je m'interroge sur la réponse apportée par le CDGexpress à cette question cruciale en terme d'emploi pour notre département, qui, ainsi que vous le savez, continue à compter un taux de chômage élevé.
  • La troisième concerne les conditions de la concertation : je suis attaché à une concertation de qualité avec les partenaires locaux et les populations concernées. Il parait ainsi nécessaire de développer le débat public, notamment par un grand nombre de réunions publiques dans l'ensemble des villes. Cet aspect me semble avoir été négligé, dans un premier temps en tout cas.
  • Le dernier point concerne les appréhensions de la part d'habitants et de collectivités locales, dont je tiens à me faire l'écho, concernant les risques environnementaux  (poches de dissolution de gypse dans notre sous-sol) et les nuisances ( bruits et vibrations). Les études d'impacts environnementaux n'ont pas été engagées et transmises à l'heure actuelle, ce que je trouve préjudiciable à la transparence et au bon déroulement de cette concertation préalable.

Pour toutes ces raisons, j'ai sollicité une discussion en bureau du Conseil général. Je ne doute pas un seul instant que l'exécutif du département se saisira  rapidement de ce dossier. Soyez assuré de toute mon attention et détermination.

Veuillez recevoir Monsieur Contat, mes très respectueuses salutations.


Didier Segal-Saurel,
vice-président Transport, déplacement urbain et Habitat
du Conseil Général du 93.