Les Verts demandent la levée du secret militaire

LE COMMISSARIAT à l'énergie atomique (CEA) a procédé à des essais
nucléaires dans les années cinquante à Vaujours (Seine-Saint-Denis). Les
faits ont été révélés dans nos colonnes par un ancien ingénieur aujourd'hui
à la retraite, qui explique avoir réalisé des tirs d'uranium. Des
affirmations qui font bondir les Verts de Seine-Saint-Denis. « Nous
demandons la levée du secret militaire afin que toute la lumière soit faite
sur les activités nucléaro-militaires dans le fort de Vaujours, explique
leur porte-parole Karim Lapp. » Il ajoute : « Nous voulons attirer
l'attention sur la question des faibles doses de radioactivité, qui ont des
effets à long terme. » Les Verts réclament aussi une expertise indépendante
du site, une étude d'impact sur les eaux, les sols aux alentours, et sur la
santé des populations et des travailleurs sur le site. Ils ont écrit dès
hier au ministre de la Défense, Alain Richard, auprès de qui « ils espèrent
obtenir des réponses très rapidement ».

Le parisien du 6 juillet 2000.

Expertise sur le fort de Vaujours. Conformément à la proposition de l'élu Vert Jean-François Baillon, le conseil municipal de Sevran a voté un voeu pour que soit menée une expertise financée par l'Etat, mais réalisée par un organisme indépendant sur le site du fort de Vaujours, intégrant une étude épidémiologique sur la population et une étude d'impact sur l'environnement. Une demande qui porte également sur la levée du secret militaire et l'ouverture des archives du CEA, le Commissariat à l'énergie atomique.

Site de Vaujours

Noël Mamère demande une commission d'enquête

A LA SUITE des révélations de notre journal concernant les essais nucléaires qui auraient eu lieu au fort de Vaujours, le député Vert de Gironde, Noël Mamère, a déposé une proposition de résolution à l'Assemblée demandant la mise en place d'une commission d'enquête de vingt-cinq membres pour mener des investigations sur le site. Dans ce fort, des spécialistes, procédant à des tirs de simulation, ont mis au point la partie explosive de la première bombe atomique française, « Gerboise bleue », souligne Noël Mamère. « Pendant plus de cinquante ans, cultivant le secret défense, les autorités ont délibérément caché les risques que comportent de telles expériences. »
Relayant la demande des Verts de Seine-Saint-Denis, l'élu écologiste estime souhaitable « que Vaujours et les villes environnantes soient inscrites sur la liste nationale des sites pollués ». Une commission d'enquête parlementaire « permettra de mettre en lumière les conditions dans lesquelles ont été prises, sans mesures de protection, les décisions d'expérimentation. Elle établira également les risques éventuels de contamination et les effets de ceux-ci sur la santé », conclut le député.


Le Parisien du 15 juillet 2000

Localité :Vaujours Coordonnées :Code postal : 93 410
Département : Seine-Saint-Denis (93)
Région : Ile-de-FranceChiffres clés :Population : 5 570 hab.  ·  Altitude : 61 m  ·  Superficie : 378 haGénéralités historiques :Nom tiré de "Justus", propriétaire romain. Successivement Vallis Joth, Valjouc, Vallis Jocosa au 15ème (vallée de la joie), et enfin Vaujours. Paroisse créée en 1070, desservie par les chanoines de l'abbaye Saint-Victor de Paris de 1130 à 1792. Parmi les seigneurs de Vaujours, l'on relève : Jacques Amyot, grand aumônier de France (1583) ; Scarron, d'une famille de parlementaires ; Anthoine, duc d'Aumont, gouverneur de Paris (1662) ; Louis, duc d'Aumont, premier gentilhomme de la Chambre (1669) ; les Maistre (1761 à 1840). Séjours d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées au rendez-vous de chasse du Vert-Galant. Louis Dumas, auteur d'une étonnante méthode d'apprentissage de la lecture, mourut au château en 1744. Point stratégique important de la bataille de la Marne en septembre 1914. La bonne exposition du village favorisa la culture de la vigne et des fruits jusqu'à la fin 19ème.